LA RENCONTRE AVEC CAROLE FAUDON

C’était il y a longtemps ! Nos chemins se sont croisés alors que Carole Faudon était encore installée à Grans. Elle a connu de grosses difficultés sur ce lieu. Les chèvres ne donnaient plus de lait, tombaient malades. Elle a exploré toutes les voies possibles pour finir par toucher du doigt le problème : la ligne haute tension qui traversait les terres. Ni une ni deux, elle veut le bien-être de ses chèvres et décide en 2013 de quitter Grans pour retourner s’installer à Eyguières, sur les terres de ses arrières grands parents. Il faut recommencer, reconstruire mais Carole est heureuse, ses chèvres sont en pleine forme et recommencent à produire du lait. Elle les aime ses biquettes, les soigne avec des huiles essentielles, de l’homéopathie.

Carole, éleveuse, fromagère,…

Carole est éleveuse de chèvres certes. En allant chez elle, vous rencontrez les poules sur un mur – ou pas – qui picorent du pain dur mais pas seulement ! Les chiens vous trottent autour gaiement. Carole, où es-tu ?! On pousse la barrière (en faisant quand même attention aux chiens, qu’ils ne s’échappent pas ? En fait, on ne sait pas trop, pas trop l’habitude ! Ah tiens, un âne, bon lui, ce serait mieux qu’il ne sorte pas. Les poules, ben non, vous non plus ! Oui, définitivement, nous allons tenter de laisser tout ce petit monde en sécurité, hop, hop, hop, on se faufile, c’est gagné ! Enfin, pas tout à fait, on ne sait toujours pas où est Carole ! On l’appelle, les chiens nous aident mais voudraient aussi jouer avec nous.

Ah la voilà, souriante, accueillante ! Elle est débordée de travail ? C’est une évidence ! Et pourtant, elle nous offre sa présence généreuse, nous emmène auprès des chèvres. Elle parle à chacune, nous les présente de leur petit nom (oui, on a vite familiarisé !). Nous voilà auprès d’elles, à les caresser, les écouter (encore quelques progrès à faire côté langage chèvre cependant en ce qui nous concerne). Un passage par le labo pour admirer les fromages en attente et hop, c’est l’heure de la traite. Les biquettes se précipitent vers la salle, il faut y mettre un peu d’ordre “Allez les filles, on ne se bouscule pas, chacune son tour”. “Les filles”, voilà ce qu’elles sont pour Carole. Elle est dans son élément et c’est un bonheur de l’y voir.

POURQUOI EN BIO

Le GAEC Faudon (créé en 2015), c’est donc Carole et ses chèvres, des poules, canards, pintades, des cochons et toute la joyeuse troupe de sa “Ferme enchantée”, mais c’est aussi Pascal, éleveur d’agneaux. Carole n’a pas le label AB sur le porc car pour cela, il faut être “naisseur”. Carole n’a pas assez d’espace pour cette activité, ni de temps d’ailleurs, et en plus, c’est un autre travail. Donc, elle les nourrit en bio, et c’est déjà ça ! Les porcs dégustent les céréales de l’exploitation agrémentées du petit lait (des chèvres), les poules picorent bio aussi !
Pour les chèvres, c’est différent. Lorsque Carole a rencontré les soucis de santé sur ses chèvres, elle a cherché des réponses auprès de son vétérinaire en vain. Du coup, elle a cherché du côté des éleveurs bio et là, elle a rencontré l’homéopathie ! Un stage de formation auprès d’un groupement de vétérinaires, des questions, des réponses, c’est décidé, ses biquettes retrouveront la santé au naturel et à partir de 2010, tous les produits sont labellisés AB, elle ne reçoivent plus aucun traitement autre que l’homéopathie. Carole refuse de les traiter comme des “usines de production”. Elle retarde les périodes de reproduction à 18 mois, leur laisse le temps de se former, d’avoir une carcasse assez développée. Les plus anciennes sont dirigées vers leur “maison de retraite” à Chateauneuf les Martigues. Attention, elles ont un job intense : débroussailler entre copines !

LES PRODUITS

Côté fromages de chèvres, Carole Faudon propose :

  • la barquette de 3 fromages, nature ou parfumés (sarriette, poivre ou cendre) ou pour le même poids, le gros chèvre lu aussi nature ou parfumé
  • la faisselle de chèvre
  • le fromage blanc de chèvre
  • le “tartinable” ail et persil ou échalote / ciboulette

Les fromages sont disponibles de mars à décembre. Ensuite, les chèvres s’occupent des bébés à naître puis sont occupées à les nourrir avec attention.

Et l’agneau ?

L’élevage des agneaux, c’est donc Pascal. Il gère aussi tout le fourrage. Par contre, il cède volontiers la partie commercialisation à Carole. Faire les marchés, rencontrer les clients, un peu oui voire même un tout petit peu ! Et comme Carole s’en donne à coeur joie quand elle est en direct avec les clients, c’est parfait ! Voilà donc pourquoi vous voyez Carole en permanence chez Carrément Bio et jamais Pascal !

Le troupeau est de race Mérinos d’Arles Antique. Attention, le “antique” est important ! Ça remonte au roi d’Espagne et à Louis XIV. Le roi d’Espagne s’est rendu à Versailles pour offrir des brebis à notre monarque. Sur son passage, il a laissé des brebis à Arles, dans l’est et à Rambouillet. Et cela a donné : La mérinos d’Arles, de l’est et de Rambouillet ! Elle est antique car n’a subi aucun croisement. C’est une petite brebis très gris foncé, et une race lainière qui donne une laine très fine. Pascal les fait tondre et vend la laine à la filature de Brun Vian-Tiran à l’Isle-sur-Sorgue pour faire des couvertures, couettes,… Et, grâce à la finesse de la laine, Pascal fait toujours le podium !

Nourrir les bêtes

Carole et Pascal sont producteurs de foin de Crau sur leurs 50 hectares de terres. Ils font aussi des céréales et le tout nourrit l’ensemble des animaux. Ils sont autosuffisant !

Et après ? On ne devrait pas le dire ?! Carole aurait comme idée d’investir dans un pasteurisateur à lait pour faire du lait pasteurisé donc et des yaourts !! On l’encourage ??? Quoi qu’il en soit, merci Carole, pour ta confiance, ton énergie, tes produits, ton respect envers les animaux !!