Sauve qui Poule pour préserver l’élevage en plein air

Épisode 1

Vous connaissez Denis Surgey, notre éleveur de volaille Carrément Bio ;-). Vous qui avez goûté ses produits connaissez la valeur de son travail. Depuis des années Denis se bat pour le maintien de l’élevage de volailles en plein air au sein d’un collectif “Sauve qui poule”.

Sauve qui Poule et l’actualité de la grippe aviaire :

En ce moment, pendant que nous subissons la Covid 19, les élevages de volailles subissent une autre crise sanitaire : la grippe aviaire.

Face à cette crise sanitaire, qui s’ajoute aux précédentes, les autorités sont soumises à un très fort lobbying des éleveurs industriels qui demandent d’enfermer les volailles de tous les élevages pendant l’hiver c’est-à-dire pendant la période des migrations.

Mais une telle mesure serait à la fois inutile et mortelle pour les petits élevages de plein air :

  • Inutile car, comme le précise l’ANSES , « les migrations ne sont pas suffisamment impactantes pour la diffusion des maladies mais celles-ci découlent essentiellement de la concentration des volailles, du mode de production par la segmentation et la spécialisation de ces élevages intensifs et surtout des transports incessants pour satisfaire les besoins de cette industrie alimentaire»
  • Mortelle puisque cela empêcherait ces petits élevages de plein air de respecter les cahiers des charges bio, label rouge et de certaines AOP.

La mise en œuvre de cette mesure entraînerait  donc automatiquement la mort de ces petits élevages de plein air qui nous apporte l’alimentation de qualité que nous souhaitons, que nous voulons. Et nous n’aurions donc plus d’autre choix que de consommer des volailles d’élevage industriel.

En tant que consommateurs nous représentons une force qui est sans doute la seule susceptible d’être entendue des pouvoirs publiques. Nous pouvons donc être des « consomm’acteurs » et soutenir utilement nos petits éleveurs de plein air :

De plus, préfet, députés et présidents de département et de région vont être alertés directement et officiellement par chacune des groupes (amap, magasin,…)

Pour joindre le collectif et Denis par mail : cliquez ici !

Sauve qui Poule, concrètement dans les élevages :

Voici qq infos sur la situation sanitaire que nous subissons à cause de la grippe aviaire depuis le mois de novembre.
1)

Nous avons été obligés de confiner les volailles depuis mi-novembre sur l’ensemble du territoire à cause du virus H5N8 qui touche notamment les élevages de palmipèdes dans le sud-ouest. A ce jour, plus 3.5 millions d’animaux ont été abattus ce qui représente 489 exploitations touchées (dont 14 hors sud-ouest).
La filière industrielle se bat pour que dans les années à venir toutes les volailles en France soient confinées de l’automne jusqu’au printemps. Elle prétexte que les animaux élevés en plein air contribuent à la propagation de cette épidémie. Hors, il est démontré que les cas détectés initialement, le sont dans des élevages à forte concentration d’animaux et qui en plus déplacent ces mêmes animaux sur différents sites durant la vie de l’animal (caneton en croissance, puis engraissement et gavage sur différents sites) contribuant ainsi à la diffusion du virus dans les campagnes.

Les chercheurs et vétérinaires viennent d’affirmer qu’il y aurait à ce jour 19 cas dans la faune sauvage de recensés ce qui met bien en évidence que les systèmes intensifs conduisent à des situations sanitaires affligeantes.

Les conséquences sur mon élevage : De la mortalité chaque jour à cause de la nervosité des animaux enfermés jusqu’à la mi-journée, ce qui les poussent à se battre, se tuer puis se manger entre eux. Chaque mois c’est environ 60 – 70 volailles perdues soit près de 2 000 €. Bien-être animal catastrophique !

2):

La salmonelle continue de toucher  beaucoup d’élevages dans toute la France et nous continuons à travailler pour proposer des solutions alternatives permettant de mettre en place d’une part des moyens de lutte plus efficaces qu’actuellement et d’autre part de revoir les obligations en matière d’abattage. A ce jour, lorsque une analyse revient positive nous devons abattre tous les animaux de l’exploitation bien que ces derniers ne sont pas contaminés au niveau de leur viande (c’est l’environnement : litières, parcours qui peuvent contenir des salmonelles).

Nous effectuons une analyse toutes les 8 semaines et nous sommes à chaque fois dans l’angoisse quant aux résultats de ces prélèvements.

Au niveau national, avec La Confédération Paysanne, nous travaillons en ce moment afin d’élaborer un dossier technique, scientifique et juridique avec des spécialistes afin de faire des propositions au ministre de l’agriculture français.

3)

Depuis le 31/12/20, nous ne pouvons plus transformer nos volailles sur nos exploitations car un arrêté européen arrivant à échéance, n’a pas été reconduit.
C’est chaque état qui doit décider d’accorder ou non le droit de transformer comme il était possible de le faire avant (exemple: je ne peux plus faire de terrines ou de rillettes  en abattant les volailles chez moi, mais je dois aller les faire abattre dans un abattoir agréé CEE pour pouvoir faire la transformation)? !!!
Nous attendons donc le positionnement officiel de la France.

Nous avons donc beaucoup de “combats” à mener pour espérer ne pas voir disparaître l’ élevage plein air qui est vraiment en danger et qui ne peut plus répondre au cahier des charges bio.
Nous avons officialisé la création de l’association Sauve qui Poule depuis peu et cette dernière permet aux éleveurs et consommateurs de se battre afin de pérenniser ce modèle paysan. D’autres régions viennent également de créer leur “Sauve qui Poule”, c’est donc très encourageant.
Nous allons à nouveau rencontrer les Préfets, députés, sénateurs dans les semaines à venir avec l’aide des scientifiques (vétérinaires, biologistes) pour les alerter de cette situation inquiétante que nous subissons.

Les discussions sont en cours et nous, que choisissons-nous ? Car c’est de choix qu’il s’agit ! Voulons-nous aider à préserver cette diversité ? Préserver les emplois près de chez nous ? Les petites structures paysannes familiales ? Continuer à pouvoir déguster des volailles élevées en plein air et non en batterie ?? Si toutes ces questions résonnent en vous alors, vous pouvez allez plus loin, en parler autour de vous, signer la pétition et plus encore si vous le souhaitez.

À bientôt pour la suite !

Épisode 2

On vous avait promis une suite… mais on l’aurait souhaité très très différente !

Jeudi 14 octobre 2021, une manifestation a eu lieu à Paris a eu lieu pour défendre l’élevage plein air. Le nouvel arrêté du 29/09/21 met un terme à l’élevage plein pendant au moins 6 mois de l’année et ce chaque année.

Denis Surgey explique : “Nous allons prochainement commercialiser des volailles BIO qui seront donc élevées uniquement à l’intérieur des bâtiments: c’est très très loin de nos principes, de nos valeurs bref inacceptable !”

Les réunions se succèdent pour eux, en région, avec des dates de manifestations prévues. Des rendez-vous sur les fermes elles-même s’organisent en invitant les préfectures, les élus, les consommateurs les restaurateurs,… Pour expliquer, ou tenter d’expliquer…

Les éleveurs se regroupent pour une lutte solidaire. Ils peuvent aussi refuser d’enfermer les volailles, oui, c’est une éventualité. Les amendes dans ce cas : 750€ / volaille. OUI, vous avez bien lu, 750€ par volaille. Que cherche-t-on ?

Vous souhaitez les soutenir ? Faites circuler l’information autour de vous. Expliquez que dorénavant, la loi exige l’élevage en bâtiment entre les mois de septembre et avril et ce chaque année ! Et on promet, encore uns fois, de vous tenir informés de la suite.

Voilà un résumé du travail fait avec la Confédération Paysanne sur cette situation :

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